Des affrontements ont éclaté mardi après-midi entre des jeunes et les forces de l'ordre près d'un cimetière de la banlieue d'Athènes, en marge des obsèques de l'adolescent abattu par des policiers dont la mort a provoqué trois jours de violences urbaines dans toute la Grèce.
La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des dizaines de jeunes jetant des pierres et mettant le feu à des poubelles près du lieu des funérailles.
Environ 6.000 personnes étaient venues rendre hommage à Alexandros Grogoropoulos, l'adolescent abattu par des policiers samedi. Elles ont applaudi lorsque le cercueil blanc couvert de fleurs est sorti de l'église.
Les écoles et les universités grecques étaient fermées mardi, et des centaines d'enseignants, de professeurs d'université et d'étudiants ont rejoint le centre-ville d'Athènes pour dénoncer la bavure policière à l'origine des troubles. De violentes échauffourées ont continué d'opposer des centaines de jeunes aux policiers dans la capitale. Des affrontements similaires se sont aussi poursuivi à Thessalonique.
"Chaque jour, j'observe que les étudiants deviennent de plus en plus hostiles vis-à-vis de nous et des figures d'autorité", a affirmé Christos Kittas, doyen de l'université d'Athènes, qui a démissionné lorsque les émeutes se sont étendues aux campus.
Estimant que le gouvernement du conservateur Costas Karamanlis n'était plus à même de protéger la population, l'opposition a demandé des élections anticipées. "Le gouvernement ne peut pas gérer cette crise et il a perdu la confiance du peuple grec", a lancé le leader du Parti socialiste (PASOK) George Papandreou. "La meilleure chose qu'il peut faire est de démissionner et de laisser le peuple trouver une solution (...) Nous protégerons la population".
Selon la police, environ 200 magasins et 50 banques ont été détruits à Athènes dans la nuit de lundi à mardi, tandis que 20 immeubles ont été endommagés par des incendies, dont certains hôtels du centre-ville, qui ont dû être évacués temporairement.
A Athènes, les émeutiers ont mis le feu à un millier de poubelles, selon le maire Nikitas Kaklamanis. Le grand sapin de Noël de la place Syntagma, en centre-ville, est parti en flammes. Dans le même temps, une centaine de commerces ont été endommagés à Thessalonique.
Lundi soir, les forces de l'ordre ont annoncé 89 arrestations, ainsi que plus d'une centaine d'interpellations pour interrogatoire.
Des émeutes se sont aussi déclenchées en Crète, sur l'île de Corfou et dans plusieurs villes grecques.
Mardi, la Banque de Grèce a annoncé qu'un délai de 12 mois était accordé aux commerçants touchés par les émeutes, pour rembourser leurs prêts.
Ces émeutes, les pires qu'ait connues la Grèce depuis des années, ont éclaté samedi soir après le décès d'Alexandros Grigoropoulos, 15 ans, dans le quartier athénien d'Exarchia. Les circonstances précises de la mort de l'adolescent restent à éclaircir, mais les deux policiers impliqués ont été arrêtés, l'un inculpé pour meurtre, et l'autre pour complicité.
Alexandros Grogoropoulos tu veux rien savoir de ce nom REP Fils