Pourquoi s’indigner alors que les élus veillent en permanence à satisfaire les nouveaux oligarques — ou à les rejoindre au sommet de la pyramide des revenus ? « Les pauvres ne font pas de donations politiques », observait assez justement l’ancien candidat républicain à la présidence John McCain. Depuis qu’il n’est plus sénateur, il est devenu lobbyiste de l’industrie financière.
Pourquoi une population qui n’est pas composée en majorité de riches accepte-t-elle que ses élus satisfassent en priorité les demandes des industriels, des avocats d’affaires, des banquiers, au point que la politique en vienne à consolider les rapports de forces économiques au lieu de leur opposer la légitimité démocratique ?
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Le 23 novembre 2009, La Repubblica a d’ailleurs établi la liste des dix-huit lois ayant favorisé l’empire commercial de M. Silvio Berlusconi depuis 1994, ou qui ont permis à ce dernier d’échapper à des poursuites judiciaires. De son côté, le ministre de la justice du Costa Rica, M. Francisco Dall’Anase, met déjà en garde contre une étape ultérieure. Celle qui verra dans certains pays l’Etat se mettre au service non plus seulement des banques, mais de groupes criminels : « Les cartels de la drogue vont s’emparer des partis politiques, financer des campagnes électorales, et ensuite prendre le contrôle de l’exécutif. »
Au fait, quel impact la (nouvelle) révélation de La Repubblica a- t-elle eu sur le destin électoral de la droite italienne ? A en juger par son succès aux élections régionales de mars dernier, aucun. Tout se passe donc comme si les relâchements ordinaires de la morale publique avaient « mithridatisé » des populations désormais résignées à la corruption de la vie politique. Pourquoi s’indigner alors que les élus veillent en permanence à satisfaire les nouveaux oligarques — ou à les rejoindre au sommet de la pyramide des revenus ? « Les pauvres ne font pas de donations politiques », observait assez justement l’ancien candidat républicain à la présidence John McCain. Depuis qu’il n’est plus sénateur, il est devenu lobbyiste de l’industrie financière.
C'est juste un extrait, cliquez ici pour l'article du Monde Diplomatique de Serge Halimi
Au moins des millers d'ingénieurs sont imposés à 30% chaque année pendant que Bettencourt flane avec un taux de 5% annuels